Recueil de Règles de droit indigènes




Ce recueil contient une petite partie des règles de droit des Aguarunas (Pérou), qui commencent à être transcrites à l’initiative des Aguarunas eux-mêmes. Ces 75 articles sont relatifs aux droits et obligations de la femme et de l’homme ainsi qu’à la situation des personnes qui quittent ou intègrent la communauté, aux droits et obligations des jeunes mais aussi à des actes tels que le vol, les disputes, les duels, les suicides, les incendies... Sont aussi abordées les règles concernant les chefs des communautés, les employés publics, les étrangers et les entités religieuses. Ces règles régissent de façon assez précise et stricte les rapports entre les membres de la communauté. Ceux qui les transgressent sont punis. Les délits sont souvent discutés entre les membres des familles concernées qui s’accordent sur la solution du problème et peuvent parfois déterminer l’ampleur de la peine, les règles en fixant la nature. Les actes répréhensibles sont sanctionnés par des jours de cachot, parfois des amendes et l’accomplissement de travaux collectifs : 48 heures de cachot pour qui ouvre une lettre qui ne lui est pas destinée, 3 jours pour une femme qui avorte volontairement à moins que les familles n’en décident autrement, une semaine de cachot et des travaux collectifs pour l’auteur d’une calomnie... Certaines peines consistent aussi à boire des boissons hallucinogènes, à base de racines, qui peuvent rendre malades les personnes peu habituées. Selon l’article 38, ces boissons doivent aussi être consommées par tous les membres de la communauté afin d’avoir une "vision large". On voit à travers ces règles que c’est l’intérêt collectif de la communauté qui est pris en compte à chaque fois (caractère grave des calomnies, des menaces) ; il est intéressant également de voir comment ces règles intègrent les normes étatiques telles que le service militaire ou les diplômes, par exemple. La communauté apparaît comme très bien organisée, et chaque membre a le droit d’élire les autorités. Recueil en deux parties, l’une en Aguaruna, l’autre étant la traduction espagnole. Il est intéressant de voir à la fois quels sont les cas envisagés par ces règles et le degré de gravité des peines qui leur sont attachées. La valeur des transcriptions de ce genre est parfois cependant contestée.


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Mots-clés Communauté - Droit - Droit coutumier - Identité culturelle - Indien - Justice populaire -

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