Boutiques de Droit (3)




ITINÉRAIRE Permanences juridiques, consultations, bouti-ques et autres. Il s’agit d’une tentative de repĂ©rage d’expĂ©-riences françaises et Ă©trangères, de pratiques innovantes (ou se prĂ©sentant comme telles) en matière d’information et de conseil juridi-que et judiciaire, qui constituent un champ beaucoup plus vaste et contrastĂ© qu’on ne le pense en gĂ©nĂ©ral. Sur les questions de terminologie, curieuse-ment les expĂ©riences les plus radicales ou les plus contestataires revendiquent en gĂ©nĂ©ral la dĂ©nomination de "Boutique de droit" ; les expĂ©riences liĂ©es Ă  des organisations (syndi-cat, barreau...) ou institutions (mairies, centres sociaux) sont habituellement dĂ©si-gnĂ©es sous les termes de "permanence, consultation juridique". Le terme "boutique", malgrĂ© son succès, n’est pourtant pas tout Ă  fait adĂ©quat pour dĂ©signer les pratiques qu’il recouvre. En effet, le type de relation que les boutiquiers essaient d’Ă©tablir dans ces boutiques, s’effor-ce justement de rompre les rapports marchands, inĂ©galitaires, rĂ©ducteurs, indivi-dualisant et ponctuels de la consultation juridique classique. Ce qui caractĂ©rise le "boutiquier", c’est prĂ©cisĂ©ment son refus d’ĂŞtre un "Ă©picier" du droit, prescrivant recettes et trucs en prĂ©servant avant tout son savoir et son statut d’expert. Le boutiquier s’efforce de faire une "consultation" plus en profondeur, globalisante, dĂ©mystificatrice et si possible dynamisante et mobilisatrice pour celui qui consulte. La boutique n’a de sens que si elle se prĂ©-sente comme une alternative au cabinet d’avocat, oĂą les conflits quotidiens des habitants d’un quartier devraient ĂŞtre rĂ©solus par les intĂ©ressĂ©s eux-mĂŞmes au moyen de modes collectifs de solutions et tout cela dans un cadre communautaire. L’intĂ©rĂŞt du terme de boutique est de mettre l’accent sur l’accessibilitĂ©, la disponibilitĂ© et le peu de formalisme de ce type d’action. Contraire-ment aux palais de justice ou aux cabinets d’avocats, les boutiques sont situĂ©es le plus souvent dans des quartiers populaires. Elles donnent directement sur la rue et sont donc accessibles Ă  tous par leur proximitĂ©, leur quasi gratuitĂ© et leur souplesse de fonction-nement. La naissance d’une boutique, c’est souvent le prolongement d’actions menĂ©es par des groupes locaux avec lesquels elle se trouve engagĂ©e dans des actions spĂ©cifiques. De plus, par sa dynamique propre, la boutique peut susciter la mise en place de groupes spĂ©cifiques : collectif femme-divor-ce, de travailleurs immigrĂ©s, section locale d’un comitĂ© de prisonniers, association de locataires, de consommateurs... Après avoir fait le tour des pratiques qu’ils connaissent, les auteurs du texte Ă©laborent une grille de lecture Ă  partir des principaux points permettant de caractĂ©riser l’ensemble des expĂ©riences recensĂ©es : 1) Origine du projet ; 2) Fonctionnement ; 3) Fondements idĂ©ologiques et enjeux


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Mots-clés Boutique de droit - Consultation juridique - Déontologie - Déprofessionnalisation du droit - Droit - Permanence juridique - Pratique du droit - Professionnel du droit -

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