La popularisation du droit en milieu rural - Ridd-Fitila




CrĂ©Ă©e en 1993, Ridd-Fitila (Ridd : RĂ©seau d’intĂ©gration et de diffusion du droit, "fitila" signifie "lumière" en langue haoussa) "est une ONG nigĂ©rienne qui a pour objectif principal la diffusion du droit en milieu rural". En effet,au Niger, " les masses rurales qui reprĂ©sentent plus de 85% de la population et qui sont majoritairement analphabètes ont toujours Ă©tĂ© marginalisĂ©es sur le plan juridique. Elles ne connaissent du droit que ses manifestations nĂ©gatives : rĂ©pression policière, privation de droits". RIDD-Fitila part de la constatation que cette ignorance de ses droits Ă©carte la population rurale des affaires publiques et de la vie de la nation. En vue de mettre "le droit Ă  la portĂ©e de tous", Ridd-Fitila a initiĂ© un programme dĂ©nommĂ© "loi au village". L’objectif de ce programme est de responsabiliser les populations rurales par l’information et la formation juridique dans la perspective d’un approfondissement de la dĂ©mocratie de base. A cet effet, l’association souhaite d’une part, amĂ©liorer la connaissance des droits et des devoirs des masses rurales dĂ©favorisĂ©es et d’autre part, d’influencer l’adaptation des règles de droit aux aspirations des populations. Ridd-Fitila insiste ainsi sur une relation interactive et le lien qui doit se dĂ©velopper entre le droit et la population. A cette fin, l’organisation a mis en place plusieurs actions, en particulier au travers d’une opĂ©ration d’assistance et de conseils juridique et d’une autre axĂ©e sur la circulation et la diffusion d’informations juridiques : - un rĂ©seau de 150 para-juristes villageois : ces para-juristes locaux sont des volontaires (cadres locaux, enseignants, agents de santĂ©, agents des eaux et forĂŞts...) qui ont Ă©tĂ© formĂ©s par des spĂ©cialistes du droit. Ils bĂ©nĂ©ficient de la confiance des villageois et ont pour rĂ´le de les informer, les former et les conseiller. Ces parajuristes ont reçu une formation intensive spĂ©cifiquement adaptĂ©e aux besoins des communautĂ©s rurales (une enquĂŞte sociologique dans les villages avait Ă©tĂ© menĂ©e au prĂ©alable en vue de mieux cerner les problèmes juridiques qui s’y posent). Ils ont pour mission de retranscrire en langage clair et simple les textes de droit aux populations rurales, de les diffuser, de les faire comprendre et ainsi apporter une assistance juridique rapprochĂ©e qui leur a toujours fait dĂ©faut. Ils donnent Ă©galement des conseils juridiques et contribuent Ă  la rĂ©solution des conflits. De plus, toujours dans une logique d’influence rĂ©ciproque droit/milieu rural, les para-juristes font fonction de "porte-voix des populations auprès des autoritĂ©s et leur indiquent les imperfections et les difficultĂ©s d’application de certaines lois en milieu rural." - 17 centres d’appui et de conseil juridique en milieu rural Ă  l’attention des femmes : les femmes, particulièrement marginalisĂ©es en milieu rural, reprĂ©sentent en rĂ©alitĂ© plus de 52 % de la population nationale au Niger. Ces centres ou "cliniques juridiques" ont pour objectif de faire prendre conscience Ă  ces femmes de leur citoyennetĂ© en leur faisant dĂ©couvrir le lien qui existe entre leur vie quotidienne et le droit et en les familiarisant avec la justice. "La philosophie du projet est de privilĂ©gier la connaissance et l’utilisation du droit dans les activitĂ©s quotidiennes des femmes". Les centres ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s dans les chefs-lieux d’arrondissement oĂą se trouvent en gĂ©nĂ©ral les tribunaux. Ils sont chargĂ©s de l’information, la formation, l’Ă©ducation civique et l’assistance juridique et judiciaire des femmes. Ce sont des centres d’appui-conseil destinĂ©s Ă  faire prendre conscience aux femmes des droits qui leur sont reconnus par la constitution et les lois du pays, le droit Ă©tant "un service public Ă  la disposition de tous". Ces cliniques sont animĂ©es par des femmes juristes volontaires qui sont lĂ  pour rĂ©pondre Ă  toutes les questions sur les points de droit, et Ă©galement pour former les femmes qui pourront Ă  leur tour les remplacer et faire de la formation. D’après Ridd-Fitila, cette expĂ©rience demande beaucoup d’attention et de suivi car il n’existe aucune rĂ©fĂ©rence dans ce domaine au Niger. Mais ces intitiatives semblent bien acceuillies par les autoritĂ©s. Ridd-Fitila mène Ă©galement une action plus gĂ©nĂ©rale par la diffusion d’informations juridiques dans des Ă©missions radios dans les langues nationales et par la conduite d’une animation populaire en organisant notamment de forums civiques en milieu rural.


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Mots-clés Accès au droit - Assistance juridique - Citoyenneté - Clinique juridique - Droit - Femme - Formation de parajuristes - Information juridique - Milieu rural - Population rurale - Résolution des conflits - Service juridique -

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