Dette et droits humains (2007)



Lorsque l’on parle de la dette extérieure, on se réfère à l’endettement des pays dits du Tiers Monde (pays du Sud) depuis les années 1960 jusqu’à nos jours.


Si le montant de la dette s’élevait à 70 milliards de dollars états-uniens en 1970, il a été multiplié par 40 pour atteindre en 2006 un niveau insuppor­table pour ces pays : 2 850 milliards de dollars états-uniens ! Il faut préciser qu’il s’agit aussi bien des dettes publiques et privées que des dettes bilatérales et multilatérales, sachant qu’elles peuvent changer de « catégorie » à travers « les rachats et les transferts de créances, les reprises de dettes et les cautions, les prêts arrivés à échéance remplacés par de nouveaux emprunts, les rééche­lonnements et les remises partielles mais conditionnées, les détournements et les évasions, les pots de vins et les inscriptions fictives, etc. ».

Les causes de l’endettement des pays du Sud sont multiples. On pourrait mentionner l’imputation aux nouveaux Etats devenus indépendants, les pays africains en particulier, des dettes contractées par des puissances coloniales et le démarchage auprès des pays du Sud des banques occidentales, disposant d’une surliquidité, en mal de placements sûrs et à l’affût de bénéfices juteux (taux d’intérêt très élevés). A cela s’ajoute l’octroi de crédits par les institutions de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale) pour la réalisation de projets pharaoniques souvent mal conçus, improductifs et coûteux (usines « clef en main », infrastructures et barrages en particulier). La soumission des pays du Tiers Monde à des politiques élaborées par les institutions précitées pour leur prétendu développement a eu des conséquences désastreuses sur leur économie et leurs populations (voir ci-après les politiques d’ajustement structurel). Par ailleurs, la corruption, la vente d’armes aux pays du Sud et les crises systémiques et périodiques au niveau mondial sont d’autres facettes de l’endettement.

La dette extérieure des pays du Sud est un réel fardeau et a un impact ma­jeur dans pratiquement tous les domaines de la vie des populations de ces pays. Elle occupe d’ailleurs l’ordre du jour des organisations internationales depuis quelque décennies.

Si les institutions financières internationales misent sur les politiques/pro­grammes d’ajustement structurel - PAS (chapitre I) pour résoudre la crise de la dette et « promouvoir le développement », les instances onusiennes ont une toute autre vision du problème (chapitre III). Quoi qu’il en soit, une chose est certaine : la dette et les PAS ont indéniablement un impact néfaste sur les droits humains (chapitre II). Face à cette situation, les peuples et les mouve­ments citoyens se mobilisent (chapitre IV).


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ISBN 2-88053-066-0
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