Dossier violences familiales

CRP – Centre de Ressources pour la Presse – Gaston Elbi Enkari – g.elbienkari@gmail.com

Syfia international – Emmanuel de Solère Stintzy – desolere@syfia.inf




Antoinette* est enfin libre

(Syfia/CRP) Au Congo Brazzaville, les femmes battues ont généralement peur de dénoncer leurs maris. Par respect pour l’institution du mariage et en raison de l’éducation reçue de ses parents, Antoinette* n’a rien dit pendant 30 ans. Aujourd’hui, elle a réussi à mettre fin à son calvaire en quittant le foyer.

A 56 ans, Antoinette* semble ne pas subir l’usure du temps. Un visage sans rides, des beaux cheveux synthétiques, des perles au cou et une alliance à l’annulaire. Quand on l’aperçoit pour la première fois, on pense avoir en face de soi une femme coquette qui mène une existence heureuse avec son mari. Et pourtant...

« Aujourd’hui, j’ai une plaie (Ă  l’âme, Ndlr) qu’on ne pourra jamais panser », dit-elle. Cette mère a le sentiment d’avoir conclu un pacte avec le diable en se mariant Ă  un ingĂ©nieur membre de la mĂŞme Eglise du RĂ©veil qu’elle. Les six premiers mois, ce dernier s’est comportĂ© en mari attentionnĂ©. Puis, il a progressivement sombrĂ© dans l’alcool et l’a battue, comme il battait ses prĂ©cĂ©dentes Ă©pouses... « Je porte encore beaucoup de stigmates, mĂŞme au niveau de mes parties intimes de ses traitements humiliants et de ses viols. Un jour, mon mari m’a blessĂ©e Ă  la tĂŞte avec une bouteille de bière. A quatre reprises, il a menacĂ© de me tuer avec un couteau », se souvient Antoinette. Laquelle regrette d’avoir perdu le « vrai amour » que lui donnait son premier Ă©poux, dĂ©cĂ©dĂ© il y a quelques annĂ©es.

Pendant 30 ans, Antoinette a cachĂ© son calvaire Ă  ses collègues enseignantes. « EspĂ©rant qu’il changerait, je tenais toujours Ă  la parole du maire qui nous avait dit que nous Ă©tions unis pour le pire et le meilleur. Malheureusement, il est restĂ© le mĂŞme. » L’éducation reçue de ses parents et, dans le couple, la tenace domination de l’homme dans la tradition bantoue, la retenait Ă©galement auprès de son Ă©poux.

Trop, c’est trop !

Fin 2010, son mari prend une fois de plus le couteau et menace de la tuer, la jugeant responsable de la mort de deux de leurs enfants malades. Trop c’est trop. Antoinette, persuadĂ©e de « vivre ses derniers instants », quitte le lendemain le foyer conjugal avec l’aide d’un membre de sa famille. Elle est obligĂ©e de laisser lĂ -bas son enfant, bachelier cette annĂ©e, qui reprĂ©senterait une charge trop lourde pour ceux qui l’accueillent. Aujourd’hui, elle jure qu’elle ne retournera plus auprès de son bourreau, si ce n’est pour sauver très bientĂ´t son enfant de ses griffes. Petit Ă  petit, elle retrouve le moral et se construit un autre avenir.

Elle souffre cependant toujours de problèmes de tension et conseille aux futures mariĂ©es de dire non tout de suite Ă  ces maltraitances. « J’ai pris la dĂ©cision de partir très tardivement… Je ne voudrais pas que les plus jeunes cautionnent les abus des hommes. C’est une question de vie. Toute femme, malgrĂ© le confort, n’est jamais heureuse sans la paix du cĹ“ur et la tranquillitĂ© de l’esprit. C’est aussi dans sa nature de toujours se savoir aimĂ©e ».

Antoinette est loin d’être l’unique victime. Les sources officielles reconnaissent l’existence de femmes maltraitĂ©es par leurs maris. Ils estiment que ces questions sont dĂ©licates en raison du poids des traditions bantoues « essentiellement phallocrates », rappelle BarthĂ©lĂ©my Ngot, sociologue. L’exemple d’Antoinette montre toutefois qu’une femme peut toujours finir par sortir de la domination, parfois mĂŞme de la tyrannie, de son mari.

*Prénom d’emprunt

John Ndinga-Ngoma

Mars 2011

Article rĂ©alisĂ© avec l’aide financière de la Commission europĂ©enne et du ComitĂ© français pour la solidaritĂ© internationale (CFSI). Le contenu de cet article relève de la seule responsabilitĂ© de Syfia international et ne peut en aucun cas ĂŞtre considĂ©rĂ© comme reflĂ©tant la position de l’Union europĂ©enne ou du CFSI.

Hier martyrisé, le petit Isaac a retrouvé sa dignité

(Syfia/CRP) Privé de nourriture et enchaîné pendant près d’un an à côté des toilettes par son père et sa marâtre, Isaac, 5 ans, vient de vivre un calvaire. Son cas a fait la une des médias et choqué l’opinion. Aujourd’hui, grâce à des ONG, il mène une vie paisible avec sa mère.

« Allo, ça va bien ! » Un faux tĂ©lĂ©phone en plastique collĂ© Ă  l’oreille, Isaac, 5 ans, rĂ©pète inlassablement cette phrase. Elle rĂ©sume Ă  merveille son bon Ă©tat actuel psychologique et physique. S’il est en forme aujourd’hui, c’est sans doute parce qu’il se trouve dĂ©sormais entre les mains de celle qui l’a mis au monde.

En janvier dernier, avant de retrouver sa mère, Isaac vivait chez son père, photographe et « sapeur » (celui qui s’adonne Ă  l’art de s’habiller) mariĂ© Ă  une autre femme. Son père et sa belle-mère l’attachaient avec une chaĂ®ne de transmission de moto Ă  un poteau en bois Ă  cĂ´tĂ© des latrines. Il passait ainsi toute la journĂ©e, sans manger. Des voisins lui lançaient quelques beignets, mais refusaient de « s’ingĂ©rer dans des affaires privĂ©es » et de prĂ©venir la police. Le soir, ses tortionnaires le dĂ©tachaient. Jusqu’ici introuvables, selon une source policière jointe au tĂ©lĂ©phone le 29 mars, ils n’ont jamais expliquĂ© leurs actes.

« Aller en prison pour avoir maltraitĂ© son propre enfant ! »

Selon des voisins, Isaac aurait vĂ©cu ce supplice durant douze mois environ. Ce, jusqu’au moment oĂą, en dĂ©but d’annĂ©e, le chef de quartier le dĂ©couvre. Il pesait alors moins de 10 kilos, Ă©tait complètement dĂ©shydratĂ© et ses jambes Ă©taient horriblement enflĂ©es. Avec ses plaies un peu partout sur le corps, il faisait alors peine Ă  voir. Son image, diffusĂ©e mi-janvier par de nombreuses chaĂ®nes de tĂ©lĂ©vision, a choquĂ© l’opinion publique. Au point de mobiliser diffĂ©rentes ONG comme « GĂ©nĂ©ration d’Elie » qui a placĂ© Isaac dans un hĂ´pital en soins intensifs. « Il nous a fallu intervenir très rapidement, en le nourrissant et en le soignant », souligne Bienvenu Obili, responsable de GĂ©nĂ©ration d’Elie. D’autres ONG sont Ă©galement venues Ă  son chevet en faisant des dons (mĂ©dicaments, argent, habits, etc.).

Au Congo, d’autres enfants subiraient les mĂŞmes sĂ©vices. « Si le cas Isaac a suscitĂ© la mobilisation de plusieurs acteurs, c’est parce qu’il a Ă©tĂ© mĂ©diatisĂ©. Or, il peut y avoir des enfants qui endurent des souffrances pires que celles d’Isaac... Il est donc nĂ©cessaire que la sociĂ©tĂ© civile alerte, sensibilise et participe Ă  l’éradication de ce phĂ©nomène », expliquait Joe Washington Ebina, prĂ©sident de la Fondation du mĂŞme nom, fin janvier dernier.

Pour certains habitants de Pointe-Noire, « l’affaire Isaac » marque le dĂ©but d’une prise de conscience sur ces violences. « Finalement, on peut aller en prison pour avoir maltraitĂ© son propre enfant ! », s’étonnait en janvier Claudette, mère de deux enfants le jour oĂą une chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision commentait la loi du 14 juin 2010 portant protection de l’enfant au Congo.

John Ndinga-Ngoma

Mars 2011

Article rĂ©alisĂ© avec l’aide financière de la Commission europĂ©enne et du ComitĂ© français pour la solidaritĂ© internationale (CFSI). Le contenu de cet article relève de la seule responsabilitĂ© de Syfia international et ne peut en aucun cas ĂŞtre considĂ©rĂ© comme reflĂ©tant la position de l’Union europĂ©enne ou du CFSI.

La loi protège les veuves contre les pseudos traditions

(Syfia/CRP) Au Congo Brazzaville, certaines veuves, aidées dans certains cas par des associations, osent poursuivre en justice leur belle-famille et obtiennent réparation. Des exemples à suivre pour toutes celles qui, par manque d’informations sur leurs droits ou par peur des représailles, souffrent en silence.

« Mon père, craignant la sorcellerie, a essayĂ© de me convaincre d’abandonner les poursuites contre ma belle-famille. Mais, connaissant le droit, je ne me suis pas rĂ©signĂ©e. Aujourd’hui, je touche la pension de mon dĂ©funt mari ! », se fĂ©licite Reglande.

Comme elle, beaucoup de veuves subissent des pressions, parfois mĂŞme des sĂ©vices au « nom de la tradition » au moment du dĂ©cès de leur Ă©poux. La peur de la sorcellerie, la nĂ©cessitĂ© de protĂ©ger leurs enfants, fait que bon nombre d’entre elles se laissent faire en silence. « Il n’y a pas que des veuves dont le niveau d’éducation est faible qui sont victimes. Certaines, instruites, plient Ă©galement », dĂ©plore Herman Batamio Matondo, juriste et secrĂ©taire permanent de l’association Mibeko.

Au Congo, le Code de la famille rĂ©glemente la rĂ©partition des biens du dĂ©funt (50 % Ă  ses enfants, 30 % Ă  sa veuve et 20 % Ă  ses père, mère et tous les collatĂ©raux), mais ces dispositions sont rĂ©gulièrement bafouĂ©es. ConsultĂ©es, certaines familles, qui font pression sur les veuves, n’ont pas voulu s’exprimer. Pour Auguste Miabeto, universitaire, spĂ©cialiste des traditions orales, leur attitude s’apparente Ă  tout sauf Ă  la tradition : « Ces brimades arrivent souvent quand la veuve, du vivant de son mari, n’était pas en bons termes avec ses belles-sĹ“urs. Le deuil est pour elles le moment de se venger. »

Faire valoir ses droits

Ces dernières annĂ©es, plusieurs associations expliquent aux veuves que la loi interdit les sĂ©vices ou mauvais traitements exercĂ©s sur elles Ă  l’occasion des cĂ©rĂ©monies de deuil. La règlementation prĂ©voie la rĂ©pression de ces actes conformĂ©ment au Code pĂ©nal. Le Code de la famille indique Ă©galement que le refus de se soumettre Ă  ces rites ne peut pas constituer une injure au dĂ©funt. Herman Batamio Matondo prend le cas d’Agathe rĂ©cemment accompagnĂ©e par son association : « Un jugement a Ă©tĂ© rendu. Aujourd’hui, elle touche sa pension. MalgrĂ© les foudres de la famille que cela lui a values, elle est rentrĂ©e dans ses droits. La loi existe dans le pays ! »

En 2010, l’association Mibeko a ainsi aidĂ© 56 veuves Ă  obtenir, par exemple, leur pension, capital de dĂ©cès ou rente. Le Comptoir juridique junior (CJJ), a Ă©galement Ĺ“uvrĂ© dans le mĂŞme sens par le passĂ©. « L’Etat est regardant sur ces problèmes de droits. Il suffit que la personne violentĂ©e dĂ©nonce ce genre de comportements et l’Etat applique la loi », assure Lilian Barros, coordonnateur de cette structure.

InspirĂ©s du droit coutumier, certains articles du Code de la famille (1984), ne semblent cependant plus adaptĂ©s. Joseph Likibi, coordonnateur du RĂ©seau des intervenants sur le phĂ©nomène des enfants en rupture (REIPER), explique : « La loi ne tient compte que des femmes mariĂ©es Ă  l’état civil alors que leur pourcentage est très faible… Toutes les veuves ne pourront jamais aller devant les tribunaux, car la loi ne les protège pas. »

Antivaleurs et traditions

Pour M. Likibi, pour qu’un grand nombre de veuves puissent bĂ©nĂ©ficier de leurs droits, « elles doivent avoir soit un acte de mariage, soit un certificat de concubinage dĂ©livrĂ© par la mairie. » Le dĂ©pĂ´t du testament chez le notaire, pour Ă©viter que ce document ne soit dĂ©chirĂ© par la première personne qui tombe dessus, est une autre protection pour ces femmes, estiment les associations.

Reconnaissant le manque d’informations sur les droits des veuves, Daniel Mondinzoko, directeur dĂ©partemental des Affaires sociales, qui collabore avec les juristes, explique : « La loi reste la loi, mais nous faisons en sorte que la tradition ne soit pas totalement marginalisĂ©e ». Pour M. Miabeto, il faut bien diffĂ©rencier antivaleurs et traditions : « La tradition est la transmission des valeurs des sociĂ©tĂ©s du passĂ©. De nos jours, il y a beaucoup de confusions entre la tradition et des pratiques tout Ă  fait inhumaines exercĂ©es sur des veuves. »

Marien Nzikou-Massala

Mars 2011

Article rĂ©alisĂ© avec l’aide financière de la Commission europĂ©enne et du ComitĂ© français pour la solidaritĂ© internationale (CFSI). Le contenu de cet article relève de la seule responsabilitĂ© de Syfia international et ne peut en aucun cas ĂŞtre considĂ©rĂ© comme reflĂ©tant la position de l’Union europĂ©enne ou du CFSI.

Des veuves résistent aux humiliations rituelles

(Syfia/CRP) Au Congo Brazzaville, au cours de certains rites, des veuves subissent toutes sortes de maltraitances et d’humiliations de la part de leurs belles-familles. Résignées, certaines continuent à subir. D’autres résistent. Des Eglises et des associations les aident à en échapper ou à sortir de leurs traumatismes.

Rester des jours entiers en face d’un mur, la tête baissée, le visage et le corps recouverts de boue et de poussière. Marcher pieds-nus. Dormir sur une natte de fortune. Ne pas adresser la parole aux hommes ni les regarder. N’avoir de contact qu’avec des veuves qui décident de vos heures de bain et de repas, quand vous n’en êtes pas privée. Pleurer sous la dictée des belles-sœurs qui quelquefois vous insultent, vous reprochent d’avoir vécu heureuse avec votre époux, vous donnent des coups à cause de votre coiffure trop belle ou de votre tenue trop propre à leur goût. Être quelquefois obligée de devenir l’épouse d’un beau frère. La liste est longue des humiliations et des souffrances infligées aux veuves au nom de la tradition.

Toutefois, certaines tiennent tĂŞte Ă  la belle-famille et rĂ©ussissent Ă  Ă©viter les maltraitances. "Après l’enterrement de mon mari, des beaux-frères sont venus me voir pour me demander de devenir l’épouse de mon bel oncle. J’ai refusĂ© catĂ©goriquement et je les ai chassĂ©s de ma maison. Ils sont partis et ne sont plus jamais revenus !", explique une veuve qui a requis l’anonymat. Le combat contre les abus de certains membres de la belle-famille est cependant dur et inĂ©gal. Et, si certaines rĂ©sistent, d’autres finissent par cĂ©der. Reglande dit avoir refusĂ© de pleurer debout dans la rue, mais avoue avoir subi des sĂ©vices de la part des cousines du dĂ©funt. "Elles m’ont recouverte de poussière et m’ont mis de la boue au visage". Après l’enterrement, poursuit-elle, "Ă  4 h du matin, elles nous ont amenĂ©es, mes sĹ“urs et moi, Ă  la rivière pour nous laver. Comme j’avais des cheveux dĂ©frisĂ©s, elles m’ont insultĂ©e et m’ont obligĂ©e Ă  payer 25 000 Fcfa (près de 40 €) pour me les couper. L’eau dans laquelle nous Ă©tions lavĂ©es Ă©tait très sale. Il y avait des immondices et mĂŞme un poulet mort en dĂ©composition..."

Le prétexte de la tradition

Pour Auguste Miabeto, universitaire, spĂ©cialiste des traditions orales, le veuvage est en principe pour celui ou celle qui l’observe une expression d’amour pour le dĂ©funt. Il reconnaĂ®t toutefois que quelques uns "abusent et profitent de la coutume pour exercer une certaine brimade sur la belle sĹ“ur". Il tient Ă  prĂ©ciser que "cette tradition n’est pas celle laissĂ©e par nos ancĂŞtres". InterrogĂ©e sur cette question, Chancellevie, une femme qui ignore les règles traditionnelles du veuvage, estime que certaines mĂ©ritent ces mauvais traitements. Souvent, juge-t-elle, "si de son vivant l’homme dĂ©laisse sa famille pour ne s’occuper que de sa femme. Si celle-ci est mauvaise de caractère, si elle reçoit mal les parents du mari, elle leur complique la vie. C’est normal qu’à leur tour ils le lui fassent payer !".

GĂ©nĂ©ralement, les veuves maltraitĂ©es ne vont pas se plaindre au tribunal. Herman Batamio Matondo, juriste et secrĂ©taire permanent de l’association Mibeko souligne : « Les veuves, mĂŞme celles qui sont instruites, ne vont pas au tribunal parce qu’elles ont peur de la sorcellerie. Il faut se protĂ©ger et protĂ©ger les enfants contre les mauvais sorts, mais aussi sauver son honneur, parce que la belle-famille est capable de faire courir des bruits d’infidĂ©litĂ© sur vous. »

Eglises et associations refuges

Pour aider ces veuves, l’action des Eglises et des associations est mise Ă  contribution. « Comme je suis catholique, explique l’une de ces femmes, des sĹ“urs de l’Eglise sont venues Ă  la veillĂ©e. Voyant l’état dans lequel on m’avait mise, elles ont demandĂ© Ă  ma belle-sĹ“ur Ă©galement catholique de dire Ă  ses cousines de ne plus me maltraiter sinon elle serait excommuniĂ©e. Grâce Ă  l’Eglise, les sĂ©vices n’ont durĂ© qu’une journĂ©e ». La veuve Mbou est prĂ©sidente de l’association des veuves de Notre-Dame de l’Assomption. « Notre travail consiste Ă  conseiller les veuves, pour qu’elles apprennent Ă  rĂ©intĂ©grer la sociĂ©tĂ© et Ă  bien encadrer leurs enfants. Nous les envoyons parfois chez le prĂŞtre qui prie pour elles, ensuite, si elles le souhaitent, nous organisons pour elles un retrait de deuil. L’annĂ©e passĂ©e nous avons organisĂ© des bains de purification pour quatre veuves », prĂ©cise-t-elle.

Certains adoucissent les rituels. D’autres s’en passent tout simplement et ne s’en portent pas plus mal pour autant. François Xavier, veuf, membre de l’association Ĺ’uvre Notre Dame des veufs et orphelins du Congo, raconte son expĂ©rience non sans une certaine ironie : « Moi, j’ai refusĂ© de faire ces rites et je ne suis pas mort ! ».

Dieudonné Moukouamou Mouendo

Mars 2011

Article rĂ©alisĂ© avec l’aide financière de la Commission europĂ©enne et du ComitĂ© français pour la solidaritĂ© internationale (CFSI). Le contenu de cet article relève de la seule responsabilitĂ© de Syfia international et ne peut en aucun cas ĂŞtre considĂ©rĂ© comme reflĂ©tant la position de l’Union europĂ©enne ou du CFSI.


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Mots-clés violences familiales - rite de veuvage - violences conjugales -

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