Changement




Des "occupants" devenus citoyens à part entière : l’expérience des habitants des Borgates Face à l’incapacité de la ville de Rome à remédier au problème de l’expansion urbaine des années 50, nombre d’habitants ont été contraints d’acheter à des propriétaires privés des terrains non-constructibles pour y bâtir leurs maisons. Des quartiers sont nés, " les Borgates ", sans accès autorisé aux services fondamentaux tels que l’eau, l’électricité, le gaz, etc.

Pour obtenir l’accès à ces services et les mêmes droits que chaque habitant de Rome, les " occupants " se sont organisés et ont mené une lutte acharnée auprès des autorités locales : nombreuses manifestations publiques au siège de l’arrondissement ou de la mairie centrale, négociations avec les autorités, etc.

Dans la plupart des cas, ces actions collectives ont produit des changements : les habitants ne vivent plus sous la menace d’une expulsion, ils sont désormais raccordés au réseau d’eau et d’électricité de la ville. Ils sont devenus plus soudés et ont poursuivi leur mobilisation pour mettre en place des services de proximité au sein de leur quartier (transports, écoles, etc.).

En 1975, les habitants des Borgates ont donné naissance à l’Unione Borgate, qui fédère toutes les Borgates de Rome. Elle poursuit différents objectifs, dont celui de faire reconnaître les logements illégaux construits par nécessité et de transformer les habitants en acteurs de la réhabilitation de leur quartier. Cette union a notamment influé sur le rapport de forces existant entre les habitants des Borgates et les autorités. L’Unione Borgate a désormais un poids politique et les négociations ont abouti, non seulement à changer l’attitude des autorités qui reconnaissent dans la plupart des cas les Borgates comme des quartiers à part entière, mais aussi à faire voter en 1993 une loi qui autorise chaque Borgate constituée en association locale à collecter la taxe d’habitation et à la gérer elle-même.

Contre-champ Changement / Reproduction

Le droit n’est pas neutre, bien au contraire, il a un contenu politique fort. Il peut, soit reproduire les dominations sociales existantes, soit être un vecteur de changement. Cela dépend de la capacité de chacun à agir, à peser sur les rapports de forces en présence pour faire évoluer positivement la situation.

C’est lorsqu’il cesse d’être perçu comme une chose imposée, immuable, que le droit prend toute sa force. Utilisé, neutralisé, voire produit par les personnes concernées, il peut être un véritable outil pour changer la société.

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(Gandhi)


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