Droits des squatteurs - UNNAYAN




UNNAYAN (en bengali, UNNAYAN veut dire dĂ©veloppement dans le sens d’Ă©panouissement et d’auto-rĂ©alisation) est une organisation non gouvernementale fondĂ©e en 1977 et dont le siège est Ă  Calcutta. Elle offre une consultation professionnelle dans le soutien des luttes des pauvres et des dĂ©munis, en collaboration avec d’autres communautĂ©s et organisations. Ses actions se concentrent en particulier sur la situation des pauvres en milieu urbain, et notamment des squatteurs. A la diffĂ©rence de la population des bidonvilles, les squatteurs vivent en illĂ©galitĂ© dans les environs de la ville et dans des logements qu’ils ont construits eux-mĂŞmes. Depuis les annĂ©es 80, UNNAYAN s’est surtout consacrĂ© Ă  la question du droit au logement - logement pris dans le sens d’un endroit pour les plus dĂ©munis oĂą vivre en paix, en sĂ©curitĂ© et dignement. Au cours de son expĂ©rience, UNNAYAN a pu constater que les pauvres ont "peur" de recourir aux procĂ©dues lĂ©gales bien qu’il existe quelques mesures dans le système actuel pour protĂ©ger leurs droits. Cette peur est la consĂ©quence de plusieurs facteurs : - tout d’abord, ils ignorent l’existence des dispositions qui pourraient leur ĂŞtre favorables et ne peuvent en tirer profit ; - les juristes, hommes de loi, rĂ©prouvent gĂ©nĂ©ralement Ă  s’occuper des couches les plus dĂ©favorisĂ©es de la population car ils ont des prĂ©jugĂ©s Ă  leur Ă©gard ; - les procĂ©dures lĂ©gales sont compliquĂ©es et souvent en anglais, de plus elles sont très coĂ»teuses. UNNAYAN tente d’aider les plus dĂ©munis en les informant pour qu’ils recourent aux procĂ©dures lĂ©gales existantes. Elle tente Ă©galement de motiver les hommes de loi, de leur faire prendre conscience des lacunes de la loi et du fait que les rĂ©formes lĂ©gales ne peuvent aboutir sans rĂ©formes socio-Ă©conomiques : les personnes sans-abri, si le système ne leur garantit pas le minimum nĂ©cessaire, seront Ă©videmment amenĂ©es pour leur survie Ă  des pratiques considĂ©rĂ©es comme illĂ©gales, en particulier le squatt. A Calcutta, ville très ancienne, nombre d’immigrĂ©s des Etats du Bengale, du Bikar et du Bangladesh ont Ă©tĂ© amenĂ©s Ă  construire leurs habitats en dehors de la plannification urbaine oĂą ils ont organisĂ© leurs propres services tout en conservant leurs spĂ©cificitĂ©s culturelles. Quant aux habitants des bidonvilles, qu’on appelle les "basti" ou "busta" et qui, initialement, ont fait l’objet d’un projet de la Banque Mondiale, le gouvernement indien a dĂ©jĂ  prĂ©vu un programme de soutien. L’axe principal autour duquel agit UNNAYAN est donc la question de savoir si la situation des squatteurs aggrave ou remĂ©die Ă  l’Ă©tat de pĂ©nurie de logements. La difficultĂ© majeure pour les squatteurs est de trouver les moyens de bĂ©nĂ©ficier du droit de rester en ville. Le gouvernement s’oppose, en effet, Ă  leur prĂ©sence en les privant de tout droit. Dans ce contexte difficile, UNNAYAN continue de se battre pour que les squatteurs aient toutefois un minimum de droits vitaux, notamment le droit d’avoir de l’eau potable. UNNAYAN tente, par son action, de mettre Ă©galement un terme aux nombreuses expro-priations.UNNAYAN considère que le gouvern-ement sera tĂ´t ou tard acculĂ© Ă  reconnaĂ®tre le droit au logement comme fondamental. Et mĂŞme si le gouvernement ne pouvait pas donner un logement Ă  tout citoyen, il ne pourrait poursuivre abusivement la dĂ©molition des espaces construits par les squatteurs. Comme le gouvernement ne reconnaĂ®t pas les squatteurs, il n’Ă©tablit aucun programme politique de soutien en leur faveur. Ainsi, UNNAYAN organise ces derniers pour leur donner la force d’agir en vue d’acquĂ©rir l’accès aux services de base de l’Etat. Par exemple, en cas d’expropriation ou de dĂ©placement forcĂ©, UNNAYAN se mobilise pour que le gouvernement procède Ă  une rĂ©habilitation des personnes victimes de cette mesure. Un exemple concret d’action d’UNNAYAN consiste Ă  mobiliser les squatteurs obligĂ©s de quitter leur logement autour d’une pĂ©tition. Cette action leur a permis de comprendre que le droit au logement ne leur Ă©tait pas acquis de fait mais qu’en revanche, ils pouvaient prĂ©tendre Ă  la construction de leurs propres logements.


calle
calle
Mots-clés Banque mondiale - Bidonville - Droit au logement - Information juridique - Logement - Population urbaine - Squatt - Squatter -

calle

Site réalisé avec le soutien de la Fondation de France et de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l'Homme | Juristes-Solidarités participe à la Coredem | Action soutenue par la région Ile-de-France